• Sculpture hyperréaliste au Musée d’arts de Nantes

Sculpture hyperréaliste au Musée d’arts de Nantes

Prix : Gratuit
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L’exposition propose de découvrir comment cet art figuratif, méticuleusement réaliste, parvient à rejouer les enjeux historiques de la sculpture et du portrait.

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Hyper sensible
UN REGARD SUR LA SCULPTURE HYPERRÉALISTE
7 avril – 3 septembre 2023
Patio du musée

Sam Jinks

Sam Jinks, Seated Woman, 2022
Silicone, pigment, cheveux naturels, 31 x 47 x 73 cm.
Courtesy de l’artiste et Sullivan+Strumpf, Sydney, photo : Mark Pokorny.

 

Pour sa grande exposition printemps-été 2023, le Musée d’arts de Nantes explore le caractère profondément humain et sensible de la sculpture hyperréaliste, née aux États-Unis dans les années 1960 dans un contexte de transformation et de crise sociale et politique (guerre du Vietnam, assassinat de J.F. Kennedy, puis premier choc pétrolier). À l’instar du Pop Art, et après plusieurs décennies d’une scène artistique dominée par l’abstraction, l’hyperréalisme affirme un retour à la figuration, par la représentation sans concession de femmes, d’hommes et d’objets du quotidien.
John DeAndrea et Duane Hanson, sculpteurs pionniers du courant hyperréaliste, s’inscrivent dans les pas précurseurs de George Segal, premier artiste américain à réintégrer, dès les années 1950, la figuration humaine dans ses sculptures de plâtre. Dans la décennie suivante, Hanson et DeAndrea s’emparent de la technique du moulage par empreinte directe sur un modèle pour créer des sculptures d’hommes et de femmes qui nous ressemblent. La fibre de verre et les résines polymères issues des innovations techniques de l’époque deviennent les matériaux nouveaux d’une sculpture peinte, habillée ou accessoirisée pour créer l’illusion du réel.
Depuis les années 1990, l’hyperréalisme connaît un regain inattendu dans l’art contemporain qu’il est opportun de confronter aujourd’hui aux premiers acteurs historiques. Des résonances humaines, sociales et introspectives se dévoilent.

 

 

JohnDeAndreaAmber Reclining
John DeAndrea Amber Reclining
(détail), 2015
Bronze polychrome, cheveux naturels, 97 x 178 x 40,7 cm.
Museum Voorlinden, Wassenaar, Pays-Bas - Inv. A01703, photo : Museum Voorlinden, Wassenaar, Pays-Bas.

 

Le Musée d’arts de Nantes est aujourd’hui la seule collection publique française à conserver une sculpture du pionnier de l’hyperréalisme, l’Américain Duane Hanson.
Au-delà d’un état des lieux historique de l’hyperréalisme, l’exposition Hyper sensible. Un regard sur la sculpture hyperréaliste propose de découvrir comment cet art figuratif, méticuleusement réaliste, parvient à rejouer les enjeux historiques de la sculpture et du portrait.

Il est intéressant d’observer comment, dans une société saturée d’images, où la représentation du corps est omniprésente, des artistes s’attachent à placer l’être humain au cœur de leur démarche. Il s’agit bien ici de travailler avec toute sa complexité anthropologique : sa physicalité, son individualité, son esprit mais aussi son statut social, son apparence à travers l’usage d’artifices. La représentation hyperréaliste propose un double, un miroir, un support de projection provoquant une rencontre singulière entre le visiteur-regardeur et la figure- sculpture regardée, entre émotion et fascination, entre identification et rejet.


Alors même que la dimension artistique de la sculpture hyperréaliste a pu faire controverse (comme auparavant avec la photographie), la fascination qu’elle exerce demeure extrêmement puissante.


Comment rendre visible l’invisible ? Comment représenter l’impalpable ? Où se situe véritablement l’œuvre d’art ? Il s’agit autant de questionner le fondement de cette pratique artistique que d’examiner son existence par une approche sensible. Pourquoi le regard, au-delà de l’attrait pour la prouesse technique de la réalisation, est-il aussi fortement troublé ? Comment représenter le réel au point de le confondre peut-il engager le corps et les émotions du spectateur ?
Si ce n’était son absolue immobilité, ne serait-ce pas ici une forme d’art vivant, à l’instar du théâtre qui, nous plaçant à distance de nous-mêmes, permet de nous regarder autrement ?

À travers un ensemble d’une  trentaine  de sculptures, l’exposition propose une expérience invitant le visiteur à questionner son regard sur ce qui lui ressemble tant, à s’interroger sur les effets et la puissance de ces œuvres d’art, comme sur la place de chacun en tant que regardeur.

Les œuvres exposées, dont certaines inédites, sont issues de collections publiques et privées, de prêts des artistes ou de leur galerie en France et à l'international. L'ensemble est présenté en trois sections destinées à déplier les possibilités de cette approche sensible. Les matériaux traditionnels (terre-cuite, bronze), comme ceux issus des innovations en chimie de synthèse (fibre de verre, résines polymères et silicone), sont tous mis à contribution pour déployer un étrange et émouvant miroir sculpté, reflet sensible de notre humanité.

 

https://museedartsdenantes.nantesmetropole.fr/home

 

Musée d’arts de Nantes
10, rue Georges Clemenceau
44000 Nantes