• Le Casino de Vichy<br> un cadre festif

Le Casino de Vichy
un cadre festif

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Les fondations du Casino de Vichy commencent d’être mises en place en novembre 1863, tandis qu’en mai 1864 on monte la charpente en fer. Le 2 juillet 1865, le casino est ouvert sans inauguration officielle, en raison de l’absence de l’empereur qui, sur les conseils de ses médecins, n’a pas effectué de cure cette année-là...

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Un cadre festif : Le Casino de Vichy

Promenades du soir

Le temps qui sépare la fin du dîner de l’heure du spectacle est occupé à flâner, à bavarder devant la porte des hôtels ou dans les jardins avant de se préparer pour le théâtre, le spectacle, les jeux et les concerts. De mai à octobre, il y a tous les jours une représentation au casino, une fois par semaine un bal, quatre fois par semaine un concert, donné sous la véranda par l’orchestre du casino, mais aussi des représentations dans les nombreux cafés-théâtres, ou encore des bals donnés dans les salles de réception des hôtels. Il y a tout juste un siècle, la promenade du soir est consacrée aux parades mondaines où l’on doit voir et être vu. La ville d’eaux dotée d’un casino se prête particulièrement bien à cet exercice : les salles de jeux sont beaucoup plus attractives que les sources et l’abonnement au casino est considéré comme une dépense quasiment obligatoire. Le casino est le lieu de la représentation par excellence de la station. Si dans un premier temps le corps médical est hostile à l’implantation des jeux de hasard dans l’enceinte des thermes, à l’apogée de la construction de ces édifices, dans les années 1890, il admet que les distractions de l’esprit contribuent aussi à la guérison.
 
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Le palais des congrès-opéra en 2010
 
Alors que la loi du 9 novembre 1806 autorise les jeux dans les villes thermales, c’est Napoléon III qui offre en quelque sorte son premier casino à la ville. À la suite de sa visite en 1861, un premier casino-théâtre est édifié entre 1863 et 1865 par l’architecte de la Compagnie Fermière Charles Badger. En l’édifiant conformément à la convention de 1863, l’empereur a ainsi réussi à imposer aux concessionnaires le financement coûteux de sa construction, qui s’élevait à  1 390 000 francs.
 
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Projet d’agrandissement du casino, façade sur le parc,
par Simon, le 22 juin 1910, AM Vichy
 
Les fondations commencent d’être mises en place en novembre 1863, tandis qu’en mai 1864 on monte la charpente en fer. Le 2 juillet 1865, le casino est ouvert sans inauguration officielle, en raison de l’absence de l’empereur qui, sur les conseils de ses médecins, n’a pas effectué de cure cette année-là. Le traitement par les eaux minérales de Vichy ne semblait pas convenir à sa maladie.
 
Le plan de l’édifice affecte une forme rectangulaire d’environ 60 mètres de longueur sur 37 mètres de largeur. Sa façade principale, tournée au nord, donne sur le parc dans l’axe principal de la grande allée, face à l’établissement thermal de Roze-Beauvais.
 
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Une galerie le traverse d’est en ouest et dessert de chaque côté les pièces principales que sont la salle de bal et la salle de théâtre, toutes deux encadrées par une salle de billard, une salle de jeux et divers salons, comme le salon des dames et le salon de lecture. Dans le règlement intérieur publié par arrêté préfectoral du 12 mai 1875, il est stipulé que le casino est ouvert du 15 mai au 1er octobre, c’est-à-dire uniquement pendant la saison de la cure ; le théâtre, lui, est ouvert du 15 mai au 15 septembre. Ceux qui ne peuvent s’offrir un abonnement au casino peuvent avoir accès à une carte journalière et ainsi assister à un spectacle dans un lieu prestigieux, où l’on peut côtoyer des personnalités célèbres. Des bals et des concerts sont donnés quatre fois par semaine dans la salle de bal de 8 heures à 10 heures du soir. De 7 heures du matin à minuit sont ouverts les salons de jeux, de lecture et de billard. Les jeux autorisés sont des jeux de société tels que le piquet, l’écarté, l’impériale, le whist, les douze points, le boston, le bezigue, le trictrac, le domino, les échecs et le billard. L’abonnement au casino permet aussi l’usage gratuit des chaises dans le parc.
 
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Plan du casino de Vichy par Charles Badger, vers 1860, AM Vichy
 
La façade principale se compose de trois parties, une section centrale qui comporte cinq portes-fenêtres encadrée par deux pavillons de style Renaissance, percés chacun d’une baie en plein-cintre. Chaque baie est flanquée de deux cariatides, sculptées par Ernest Carrier-Belleuse, représentant les Quatre Saisons. Ainsi de gauche à droite, on trouve successivement l’Hiver, l’Automne, le Printemps et l’Été. Cette ornementation est enrichie par deux angelots, qui retiennent une horloge et un baromètre au moyen d’une draperie, et sont situés au-dessous des frontons des deux pavillons. Cette façade est complétée au centre par une véranda en forme de demi-rotonde, dont la couverture repose sur six colonnes à chapiteaux corinthiens.
 
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Cariatides de Ernest Carrier-Belleuse : le Printemps, l’Été, l’Automne, l’Hiver
 
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Cadran de baromètre soutenu par deux putti
 
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Casino, élévation sur parc, photographie par Paul Coutem,
photographe de S. M. l’Empereur, 3 octobre 1868,
fonds du musée de l’Opéra de Vichy
 
En 1880, en raison de l’affluence des curistes, on songe à agrandir le casino devenu trop étroit. Mais il faut attendre la convention de 1898 pour que les travaux, d’un montant estimé à plus de trois millions de francs, soient décidés. La Compagnie Fermière confie cette tâche aux architectes Charles Lecœur et Lucien Woog.
Les travaux commencent en décembre 1898 et se terminent en 1902. Ils consistent en la transformation complète de l’ancien casino conçu par Charles Badger, et en l’adjonction, à droite de celui-ci, d’une salle d’opéra, de salons et d’un vaste hall. Les nouveaux théâtre, salle, scène et dépendances s’inscrivent dans un rectangle irrégulier au sud, en raison du tracé oblique de la rue du Casino.
Tandis que la salle de bal se transforme en un salon des fêtes, actuelle salle Napoléon III, l’ancienne salle de théâtre devient un salon de jeux.
 
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ue générale intérieure de la salle de bal de Badger appelée salle Napoléon III,
vers 1936, fonds Manias
 
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Casino de Vichy, ancienne salle de spectacle transformée
en salle de jeux par Charles Lecœur, fonds Manias
 
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Coupole de la salle du théâtre-opéra,
détail du lustre circulaire à motifs de lyres, 1989
 
La nouvelle salle d’opéra qui peut contenir 1 400 spectateurs, est probablement le seul théâtre Art nouveau en France. Le décor, élaboré dans des teintes or et ivoire, est signé du peintre décorateur polonais Léon Rudnicki, auteur également des décorations du grand établissement thermal, et dont les œuvres s’inspirent de motifs floraux.
 
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Pourtour de la salle de théâtre, portes des loges  -  Salle du théâtre avant restauration
 
La salle est couverte en son centre d’une coupole monumentale ornée d’une couronne de lyres ; le décor des pendentifs représente des visages d’artistes tels que Sarah Bernhardt, Réjane, Coquelin, Cléo de Mérode, Mounet-Sully. Sur le front de scène, deux paons blancs, perchés sur des harpes, encadrent les dates « 1864 » et « 1901 » et le masque de la Tragédie.
 
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Détail du décor du pendentif de la coupole : masques et lyre
 
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Abside de l’avant-scène, décor peint, date 1864-1901 entre deux paons
 
Le grand hall-promenoir sert de lieu de rencontres et de foyer. Longtemps appelé « salon de l’Arlequin » en raison du nom de la statue de Charles-René de Saint-Marceaux (1845-1915) qui était alors placée en son centre, il est devenu la « salle Berlioz » où l’on donne des bals et des conférences. De plan centré, légèrement ovale, cette salle est couverte par une grande verrière ornée, d’environ 15 mètres de diamètre, dont l’armature métallique est due à Royer, et les parties vitrées au peintre-verrier Delou. Elle s’ouvre à l’est et à l’ouest par trois grandes portes cintrées qui la mettent en communication à la fois avec l’édifice primitif mais aussi avec le couloir latéral de la salle d’opéra.
 
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Grand hall appelé salon de l’Arlequin puis salle Berlioz, vers 1936, fonds Manias
 
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Arlequin du sculpteur Saint-Marceaux, photographie,
1936, fonds du musée de l’Opéra de Vichy
 
Le sculpteur Pierre Seguin (1872- ?) exécute la sculpture ornementale de pierre et de staff de ce nouveau casino, notamment les deux masques des angles supérieurs de la façade principale donnant sur le parc. L’un féminin, l’autre masculin, ils représentent des motifs décoratifs inspirés de l’Égypte et de la Mésopotamie. Le principal décor de cette sobre façade est constitué des fers forgés réalisés par le ferronnier Émile Robert : les motifs sont des pavots et des chrysanthèmes donnant naissance à des spirales décoratives. De part et d’autre des trois portes d’entrée du théâtre, le tympan circulaire des baies est surmonté des visages d’Arlequin à gauche et de Colombine à droite. L’architecture extérieure ne fait pas preuve d’une grande originalité, contrairement au caractère sophistiqué du décor Art nouveau de l’intérieur.
 
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Masque de Colombine sur la façade nord du théâtre &
Masque d’Arlequin sur la façade nord du théâtre
 
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La Compagnie Fermière met alors tout en œuvre pour faire de Vichy non seulement la «reine des villes d’eaux», mais aussi la «reine de la musique». La programmation du casino est faite pour séduire le curiste et le faire revenir à chaque saison pour admirer les grands noms du spectacle tels que Fontaine et Verdier pour les ténors, Albers et Riddez pour les barytons, mais également Sarah Bernhardt, qui joue « Phèdre » en 1896 dans le casino enthousiaste. Divers agrandissements ont été réalisés entre 1911 et 1920 et en 1925 par l’architecte de la Compagnie Fermière, Gustave Simon, qui remplace notamment la véranda par une marquise en verre qui reprenant toutefois la structure porteuse et donc aussi le plan circulaire. Ces agrandissements permettent surtout de perfectionner la salle de l’opéra en la dotant d’une machinerie très élaborée.
En 1995, le casino a été entièrement restauré à l’identique et enrichi d’espaces contemporains pour la création d’un lieu entièrement dédié au tourisme d’affaires, l’actuel palais des Congrès-Opéra, conçu par l’architecte Jean-Guilhem de Castelbajac.
 
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Casino-opéra : détail des grilles de fer forgé par le ferronnier Émile Robert,
photographie vers 1936, fonds Manias
 
De nouvelles salles ont été creusées dans les sous-sols, dont l’espace Sévigné, qui s’avance sous la terrasse, et la salle Albert-Londres. Le théâtre de Charles Badger, devenu salle de jeux lors de l’agrandissement de 1900, est réaménagé sous le nom d’auditorium Eugénie. Classé au titre des monuments historiques en 1996, cet ensemble est le seul en France à accueillir un palais des congrès dans un site classé.
 
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Façade du casino, affiche Vichy PLM, par Louis Tauzin
 
Renseignements et informations
Office de Tourisme et de Thermalisme de Vichy
9 rue du Parc - Boîte postale 62677
03206 VICHY cedex
email : tourisme@ville-vichy.fr
 
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