Les 3 Vallées à Vélo
en 3 jours

Les 3 Vallées à vélo,
du haut des cimes et au-delà !

© Paul Besson

© Paul Besson

© Paul Besson

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Les 3 Vallées autrement !

Je vous convie à un voyage, plutôt une expérience initiatique en ce qui me concerne, extraordinaire et tellement naturelle. Cette aventure en VTTAE (Vélo Tout Terrain à Assistance Electrique) se déroule dans le plus vaste domaine skiable du monde nommé les 3 Vallées, en effet si on connaît fort bien ces vallées pour le plaisir de la glisse hivernale, en revanche cet espace naturel est bien moins connu pour ces activités estivales. Nous serons huit au départ, 2 moniteurs et guides professionnels nommés Timy et Yann, deux accompagnateurs de l’Association Les 3 Vallées Romy et Paul, et quatre journalistes Yann, Arnaud, Thomas et moi-même, le tout chapeauté par le président de l’association des 3 Vallées Olivier.

Préparez-vous à une exploration naturelle sauvage et à une immersion de refuge en refuge aux panoramas grandioses.

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

Le charme de Brides-les-Bains

Arrivé à Brides-les-bains par le train depuis Toulouse pour une découverte de la ville, endroit stratégique et pratique qui facilite l’organisation de cette escapade de 3 jours. Idéalement située dans la vallée de la Tarentaise, à proximité du domaine skiable des 3 Vallées, Brides-les-bains bénéficie d’un accès aisé, elle est aussi bien desservie par les transports en commun notamment les trains et les bus, elle se trouve aussi à une courte distance en voiture des grandes villes alentour, ce qui facilite la venue des touristes nationaux et internationaux. 

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

Nous découvrons la ville en enfourchant  des vélos électriques qui fonctionnent à l’hydrogène, moyen de locomotion idéal accessible à tout le monde, et qui facilite grandement la découverte de cette ville où les côtes ne sont pas rares, ce concept de vélo est bien adapté, car la position de l’usager est proche d’un mini-vélo urbain et donc plus apte à la flânerie. Brides-les-bains est réputée pour les propriétés curatives de ses eaux thermales, riches en minéraux et oligo-éléments, rendez-vous incontournable de curistes du monde entier et cela depuis plus de 200 ans.

Brides-les-Bains offre un cadre naturel enchanteur en toutes saisons, au coeur des sommets enneigés l’hiver, elle vibre d’une nature verdoyante l’été, le repère idéal des amoureux de la nature et de la douceur de vivre, pour explorer les beautés environnantes de la faune et de la flore alpine, et se ressourcer des bienfaits de ses sources thermales. 

Même si Brides-les-Bains est un haut lieu touristique 11 mois de l’année, en effet la ville passe de 500 habitants au mois de novembre à plus de 4 000 le reste de l’année, elle a su conserver son caractère authentique de village de montagne, autour des ses chalets traditionnels et de ses ruelles pittoresques, le tout dans une ambiance conviviale.

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

Nous posons nos valises à l’Hôtel Restaurant Amélie, idéalement placé au centre du village, ce qui ne le prive pas d’une séduisante piscine, il est bien sûr agrémenté du confort adéquat pour le reste des prestations proposées. Nous avons le plaisir de faire la connaissance de Monsieur le Maire qui nous accueille au sein de cet hôtel qui lui appartient, et nous réconforte de notre escapade autour d’un apéritif suivi d’un repas gourmand. La jovialité et le dynamisme enthousiaste du maire pour sa ville sont un vrai plaisir, et augure d’une découverte de cette région sous les meilleurs auspices.

Un petit digestif et au lit, pour appréhender notre aventure de 3 jours à venir avec entrain.

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

On est parti !

En avant pour les 3 Vallées, à savoir Courchevel, Méribel, Les Ménuires, Val Thorens, Saint-Martin-de-Belleville, Orelle... cela promet d’être grandiose, mais physiquement intense et le mot est faible vu l’étendu à parcourir qui nous attend, et tout cela en montagne, on va grimper sur les sommets !

C’est le départ, on découvre ces fameux vélos VTTAE estampillés Scott une référence, mis aimablement à notre disposition par Izibike les spécialistes de la location et de l’encadrement des randonnées en VTT électriques situés à Courchevel Moriond. Tout est parfait sur le papier, on a beau vous mettre entre les mains le meilleur équipement, encore faut-il savoir s’en servir, ce qui n’est pas du tout mon cas, je ne pratique que le 2 roues motorisé ! La prise en main se solde par une mini chute, et je lis dans le regard des autres participants et plus encore dans celui des guides une certaine inquiétude, fort compréhensible. Trente minutes d’explications plus tard, on prend enfin la route direction les cimes alpines !

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© Paul Besson

On attaque de suite des sentiers bien pentus, la réalité prend bien vite le dessus, si le matos est au top et bien préparé, mon corps lui ne l’est pas, la matinée s’avère fort difficile et très éprouvante physiquement pour moi, à tel point que ma montre connectée n’en finit pas de signaler des alertes inquiétantes au sujet de ma tachycardie. L’écran de la montre vire au rouge écarlate à l’instar de mon visage, mon souffle se fait rare et court, et je dois mettre pied à terre, j’ai l’impression que mon coeur veut s’émanciper de ma poitrine, il cogne trop fort, j’ai du mal à apaiser mon corps, tous les voyants sont aux rouges. Je me dis alors que je n’ai pas le niveau pour suivre et arriver au terme de ce périple, que je trouve extrême pour mes capacités physiques. J’arrive tout de même à suivre le groupe jusqu’à notre première étape, heureusement aidé par les conseils pertinents et rassurants de Timy et Yann nos 2 très patients et avenants guides et moniteurs.

© Jérôme Dunant

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Ouf ! enfin cette halte salvatrice à l’excellent restaurant le Bistrot du Praz, du réconfort, le palpitant s’apaise, et je reviens à la vie, la fraîcheur d’une bonne pression (oui je sais, ce n’est peut-être pas la boisson conseillée dans ce style d’escapade, mais j’en avais besoin, à chacun son biorythme) et le copieux repas accompagné d’un (seul, modération oblige) verre de vin me permet de me remette dans la course, le moral revient mais l’inquiétude de mes collègues à mon égard demeure, je les comprends, et je ne veux pas les décevoir.

La nature est là qui nous tend les bras, cela me donne du baume au coeur, comme l’a si bien dit un philosophe le pessimisme est d’humeur et l’optimisme de volonté. A partir de ce moment, tout change et je commence à faire corps avec le groupe. La bienveillance tutélaire de nos 2 guides Timmy et Yann révèle en moi des capacités physiques insoupçonnées, le mental prend bientôt le dessus, puis le plaisir prend le relais, à ce moment je bascule dans une extase sportive qui me portera avec légèreté vers les plus hauts sommets. Même si le refuge se fait désirer à chaque sentier, on ne va pas tarder, encore un effort, on devine le toit du refuge, il approche, chaque coup de pédale nous rapproche de cet instant, encore une sacrée montée, et enfin l’arrivée, c’est lui, c’est bien lui le refuge, il existe bel et bien !

© Jérôme Dunant

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Le fameux refuge du Grand Plan, wouah… cela valait la peine, depuis les sommets le paysage alpin nous offre une perspective qui dévoile encore au loin le sommet du Mont-Blanc, sous un couché de soleil cinabre qui baigne la vallée des ses dernières lueurs, grandiose !

Certes le confort est spartiate, mais la bonne ambiance du groupe nous fait partager des moments chaleureux, il vaut mieux, car nous allons dormir ensemble dans un dortoir, j’avais oublié cette sensation de vie en communauté où la promiscuité altère l’intimité, dans ces moments la cohésion du groupe est primordiale.

Le sommeil ne se fait pas attendre, et la nuit semble courte, en fait c’est aussi que l’on se couche tôt, et l'on se lève tôt en montagne, une vie saine qui ne me fera pas de mal.

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

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© Jérôme Dunant

Jour 2

Ce premier jour initiatique à l’extrême limite physique pour ma part, laissera place dès le lendemain à une expérience plus réaliste en sentant réellement l’action du pédalier sous mes pieds faire corps avec la terre, toujours guidé par les précieux conseils et l’extraordinaire dévouement de Timy et Yann. Ainsi toute la beauté poétique de la nature se révèle et tous les sens sont enfin en éveil, senteurs enivrantes, couleurs éclatantes, bruissement des ruisseaux, sensation de fraîcheur sous un soleil pourtant implacable, vision extra lucide de l’aigle, anticipation du biotope à travers les courbes sinueuses à souhait des sentiers forestiers. Je ne fais plus qu'un avec cette nature foisonnante, et le plaisir moteur essentiel de mon être m’offre enfin l’accès à la maîtrise de ce sport, je me laisse dès lors facilement porter par ce vélo devenu enfin un allié, tel un fidèle et fier destrier des temps jadis. Le bonheur, la joie et la bonne humeur sont maintenant présents à tous les tournants, jusqu’aux montées exacerbées dignes d’un grimpeur du Tour de France, je ne m’en laisse pas conter. On aperçoit le fameux col de la Loze si bien connu de ces coureurs surhumains, il est à porté de pédales, et il sera finalement facilement vaincu par la volonté et l’ivresse sportive, tout cela rendu toutefois possible par la magie de la fée électricité qui gratifie chaque coup de pédale de son aide aussi précieuse qu’indispensable.

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

Je suis en confiance, trop peut-être, et c’est là qu’il faut prendre garde, je suis les autres dans leur frénésie de vitesse, je dévale à toute allure une pente herbeuse à souhait, qui cache avec malice une rigole caillouteuse, celle-ci fait dévier ma trajectoire, et un mauvais réflexe crispe mes doigts sur les freins qui aboutit à une chute aussi inexorable que prévisible. Rien de grave l’épais tapis vert m’a recueilli avec douceur, et gentiment griffé par-ci par-là, la nature sait être indulgente quand on la respecte, je garderai fièrement les stigmates de cette expérience, on n’apprend que de ses erreurs disait très justement Oscar Wilde. Quoi de mieux pour soigner mes blessures qu’un repas accompagné d’un petit verre de vin pour régénérer les globules rouges éparpillés sur le lit de verdure lors de cette chute.

Cela tombe bien l’heure du repas approche à grands pas, c’est dans un cadre bucolique au milieu de la forêt de l’altiport de Méribel que se trouve le chalet restaurant Le Clos Bernard, qui propose une carte gourmande de produits locaux et de créations maison. Mention spéciale pour la tarte fine aux morilles crémées et lamelles de beaufort sur une pâte feuilletée de mamie Gisèle. Même si chaque coup de pédale est assisté par l’électricité, il convient tout de même d’engranger suffisamment de calories pour fournir l’énergie musculaire nécessaire à la motricité du VTTAE, et activer l’acuité minimale garante de bons réflexes pour anticiper le milieu alpin, condition sine qua non de ce sport.

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

Les 3 vallées deviennent alors une réalité palpable à chaque franchissement de col, où la perspective du paysage s’impose aussi limpide que la consultation d’une carte en 3D, tout devient clair et radieux, c’est fabuleux ! 

Ne perdons pas de vue notre prochaine étape, le refuge du Lac du Lou, situé entre les Ménuires et Val Thorens. Là encore comme tout refuge son accès se mérite, et c’est au prix d’un ultime effort dans une montée acariâtre, parsemée de rochers que le lac du Lou se dévoile, réfléchissant les rayons d’un soleil encore gaillard. Le refuge est bien là lui aussi, à force de les désirer on a toujours peur que cela soit un mirage, mais une bière aussi fraîche que les 15 degrés du lac nous ramène à la réalité. Le gosier désaltéré, il est l’heure de la baignade pour les plus téméraires, on ne va pas regarder ce lac sans gratifier notre corps de tous ces efforts en se laissant flotter dans ces eaux ô combien vivifiantes. Il faut du temps pour apprivoiser l’intense fraîcheur de l’eau, mais une fois totalement immergé on a du mal à en sortir, le soleil est lui aussi toujours présent, on en profite donc, et toute la fatigue de la journée vient sombrer dans ces eaux cristallines, un pur moment d’extase ! 

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

© Jérôme Dunant

On passe à table dans une ambiance des plus festives, on ne mange pas, on dévore, une bonne bouteille de Côtes du Rhône accompagne le dîner, les rires fusent et se perdent dans les derniers cliquetis de verres remplis pour le coup de Génépi ou de liqueur de framboises, l’amitié règne en maître, et nous rejoignons notre dortoir comme si nous avions toujours partagé ce mode de vie communautaire. Soudain, notre repos bien mérité est perturbé par le grondement assourdissant du tonnerre et le fracas des trombes d’eau qui ruissellent sur le refuge, nous observons bien à l’abri les zébrures des éclairs qui déchirent le ciel, spectacle grandiose d’une nature sauvage et heureusement encore indomptable. On réalise aussi la chance que l’on a d’être les spectateurs nocturnes de cet orage aussi soudain et bref que violent, le même scénario en pleine journée, perchés sur nos vélos aurait été bien moins appréciable, décidément tous les astres sont bien alignés pour nous faire profiter pleinement de cet espace encore vierge et farouche qu’est la montagne.

© Paul Besson

Jour 3

Les paysages défilent aussi enivrant de beautés les uns que les autres, de sous-bois en clairière, de prairie, aux sentiers rocheux, chaque fragrance dévoile aussi cette nature secrète, tous les sens sont en effervescence, le plaisir est à son comble. Le repas du midi sera cette fois plus champêtre, nous nous retrouvons à pique-niquer au bord du lac de Tueda, où Olivier nous attend avec son panier garni de succulents produits locaux, dont une bière locale nommée tout simplement bière des 3 vallées de la Brasserie Alpine, le monde brassicole est décidément d’une grande vitalité dans tout l’hexagone.

© Jérôme Dunant

© Yann Girard

Retour vers Brides-les-Bains en terrain connu, mais la diversité et les possibilités quasi infinies des différents itinéraires, procure un plaisir intact comme au premier jour, certes la maîtrise du vélo se fait sentir et les montées sont plus rares, puisque nous redescendons dans la vallée. Vraiment agréable cette sensation de glisse, toutefois une certaine mélancolie s’impose, on a du mal à croire que c’est déjà la fin de ce séjour hors normes, bien loin des clichés de vacances établis, et que l’on va devoir se quitter, et délaisser cette éblouissante nature. On retrouve pour notre dernière nuitée le confort de l’hôtel Amélie, non sans se détendre et se délasser auparavant aux Thermes de Brides-les-bains, notre dernier adieu se déroulera en fins gourmets au restaurant Le Verseau entourés de la sympathique équipe de l’office de tourisme de Brides-les-bains, les adieux seront célébrés par un incontournable digestif montagnard.

© Yann Girard

© Yann Girard

3 jours initiatiques

Le premier jour j’étais le spectateur de ma souffrance, le dernier jour je suis devenu l’acteur de mon bonheur, et je dois tout cela à la magnificence de la nature, à l’ambiance jouissive du groupe, et à la patience et au professionnalisme de nos 2 « super héros » de la montagne Timy et Yann. Pour moi, Ils ont rendu l’inaccessible, accessible, une révélation, j’ai maintenant conscience d’un potentiel physique jusque là insoupçonné, qui me paraissait être un monde parallèle, bref je suis un autre homme. Un grand merci à Olivier Desaulty, président de l’association les 3 Vallées instigateur et coordinateur de ce merveilleux séjour, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible.

© Jérôme Dunant

© Yann Girard

Le VTTAE est une innovation extraordinaire qui donne l’accès aux plus grands sommets avec un effort bien présent, mais modéré et ouvre la voie à tous, sportifs et adeptes des loisirs aux contraintes restreintes comme je le suis, j'ai réalisé un effort nécessaire aussi intense que la sensation du plaisir perçue. J’avoue que j’étais un peu sceptique au départ sur la possibilité de réaliser cette escapade pour tous les publics, je suis à présent convaincu que cette aventure est vraiment accessible à tout un chacun, il serait regrettable de passer à côté d’une telle opportunité, n’hésitez pas foncez enfourcher ces VTTAE pour parcourir les 3 Vallées, ces passionnés de la montagne sont là pour vous accueillir et vous faire partager ses secrets et ses envoûtantes beautés.

Les 3 Vallées ont encore beaucoup à nous offrir, et cela été comme hiver, nul besoin d’aller au bout du monde pour être tout simplement et naturellement émerveillé.

Mille mercis à vous tous, et vive les 3 Vallées ! 

Jérôme Dunant