Egypte, à la recherche du passé retrouvé !

En Egypte, les monuments pharaoniques contemplent le Nil, depuis la nuit des temps. Le long du fleuve, les villages se sont construits au fil des siècles. Les hommes vivent au rythme des flots et des visites ininterrompues des touristes. Sur le Steam Ship Sudan, on a choisi d’arrêter le temps. Le bateau à vapeur remonte le Nil au rythme de sa roue, à 10 km/heure. Dans notre époque de conquêtes spatiales et d’échanges instantanés par Internet, voyager au milieu des vestiges de l’Egypte ancienne, sur un fleuve indolent, enchante l’esprit et les sens. Sur cette embarcation de légende, les 50 membres d’équipage gèrent 22 chambres.

Loin de ressembler à des cabines classiques des paquebots, les chambres du Steam Ship Sudan ont conservé le faste du temps de leur création. Le bateau fut commandé par le roi Fouad en 1885. Le vapeur transporte des touristes dans l’entre-deux-guerres. Les boiseries et les meubles d’époque conservent un souvenir intact de cette époque. Agatha Christie en fut si marquée qu’elle situa un de ses meilleurs romans sur le vapeur de légende. Le cinéma le consacra. Aujourd’hui géré par un tour opérateur français, le Ship aux teintes anglo-saxonnes a gardé tout son charme, tout en se dotant de la climatisation et du plus grand confort pour profiter au mieux des voyages organisés en Haute-Egypte.Car le Steam Ship Soudan se consacre exclusivement à la découverte des rives du Nil et des vestiges de la Haute-Egypte. Du Sud au Nord, ou en le remontant, le Nil est une destination rêvée pour les amateurs d’histoire, ou les curieux en quête de connaissances sur les origines de l’Humanité.

Chaque voyage est guidé par un égyptien érudit, qui dévoile quelques-uns des mystères de l’Egypte ancienne. Un premier contact avec le fleuve mythique peut s’établir à Assouan. Après les visites des temples de Philae, de Hathor, du kiosque de Trajan ou des souks de la ville, on embarque et on découvre déjà la magie du bateau.

Un navire enchanté
Assouan est une ville aux portes de l’Afrique, point de rencontres des voyageurs depuis la nuit des temps. À proximité, un haut barrage vertigineux , conçu pour réguler les crues du Nil, a obligé le déplacement des monuments. Ainsi le temple de Philae, dédié à la déesse Isis, a été reconstruit pierre par pierre sur l’île d’Aguilkya.

Aux dires des autochtones, «il a ressuscité plus beau qu’avant». Au cœur de la Nubie, Assouan attire autant pour ses temples que pour ses îles enchanteresses et ses jardins botaniques, où de nombreuses espèces d’oiseaux sont protégées. Au retour des visites, le Ship offre à ses passagers une boisson chaude à l’hibiscus ; des serviettes chaudes destinées aux mains et au visage sont les accessoires de prédilection de l’équipage pour inviter à la détente. Le dépaysement et la relaxation atteignent leur apogée sur le toit du bateau, où de confortables salons d’extérieur surplombent le Nil et incitent à la rêverie. Le bateau se dirige doucement vers l’étape suivante, pendant que les convives se retrouvent pour le dîner, en tenue de soirée, rappelant avec humour l’élégance coloniale des Années Folles. Le voyage s’effile au gré des boucles du Nil ; les merveilles se découvrent à chaque escale.

À Kom Ombo, le temple surplombe la rive. Dédié à deux divinités, Haroéris et Sobek, il fut construit selon une parfaite symétrie, obéissant ainsi à un double culte. Partagé entre le dieu à tête de faucon et le dieu à tête de crocodile, il compte deux entrées, deux cours, deux colonnades, deux salles hypostyles et deux sanctuaires. Des crocodiles sacrés y ont été momifiés et conservés dans des sarcophages sacrés. Edfou et Esna jalonnent le séjour, avant la grande étape de Louxor. Le bateau y accoste au petit matin. Au soleil levant, le voyageur au long cours découvre la ville «aux mille portes». Véritable musée à ciel ouvert séparé en deux par le Nil, il abrite les temples de Karnak et de Louxor. Le premier est le symbole de l’architecture monumentale de l’Egypte ancienne.

Conçu comme une forteresse, ses 134 colonnes colossales cachaient des cérémonies secrètes, aux rituels occultes et complexes exercés par des prêtres à l’abri des regards des simples fidèles. L’atmosphère, tout aussi grandiose que mystérieuse, se ressent encore, deux mille ans plus tard. À une portée de canon, le temple de Louxor, dont fut extirpé l’obélisque de la place de la Concorde à Paris, abrite aujourd’hui la mosquée d’Abou El-Haggag. Malgré le culte musulman de l’Egypte actuelle, on célèbre chaque année à Louxor les dieux Amon, Mout et Khonsou : on fête ainsi, en octobre, la crue du Nil.

Une atmosphère hors du temps
S’arrêter à Louxor nécessite un passage par les vallées royales. Côté rois, 62 tombes ont été découvertes. Elles abritent les dépouilles de la plupart des pharaons des XVIIIe et XXe dynasties, plus de mille ans avant notre ère. On peut notamment voir les célèbres tombes de Ramsès II et de Toutankhamon. Le guide de Steam Ship Sudan conte à merveille les circonstances mystérieuses dans lesquelles cette dernière fut découverte. De la même époque que la vallée des Rois, la vallée des Reines dévoile aujourd’hui 80 tombes de souveraines. La plus connue demeure celle de Néfertari, l’épouse favorite de Ramsès II. La beauté des scènes décorant les murs sont emblématiques des mesures de conservation que le gouvernement égyptien s’évertue à mettre en place.

 Flânerie au rythme d’un vapeur

Le Steam Ship Sudan vogue d’un lieu enchanteur à un autre, dans un sens ou dans un autre du Nil, et réserve à ses convives des surprises. Là, une virée en felouque, la barque à voile blanche typique du Nil. Plus loin, le passage d’une écluse ou la visite du haut barrage. Le soir, on dîne puis on s’endort, bercé par le clapotis de la roue du bateau à vapeur, voguant vers sa destination prochaine. L’équipage, égyptien, n’hésite pas à faire partager sa passion du pays. Le voyage invite à une rencontre avec l’histoire ancienne. Pays merveilleux où les vestiges se situent parfois au cœur des villes, où les mosquées côtoient les temples antiques et les souks montrent la joie de vivre des Egyptiens. Vue du bateau à vapeur, la vie semble s’écouler au rythme du courant, loin du tumulte des cités.

On aimerait que cette croisière se prolonge à l’infini, vers le Caire et son sphynx, ou Alexandrie et son phare englouti, septième merveille du monde. Le Steam Ship Sudan glisse sur les eaux limoneuses du Nil et nos pensées communient avec les dieux de pierre que la nuit a assoupis…

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